01/2008-7 – Le décor de fond – partie 5

Une fois que la pâte de papier additionnée de plâtre a bien séché, elle devient dure. Vu que toute l’eau s’est évaporée (pas toute car, en fait, une petite partie de l’eau fait réaction avec le plâtre pour recréer du gypse dont provient le plâtre par déshydratation dans les fours à plâtre), on constate que cette couche d’enduit fibreux est relativement légère.

A ce stade, on peut encore éventuellement modifier la sculpture des rochers si besoin est. En principe cependant, c’est avant le durcissement complet que les modifications doivent être effectuées.

La pâte étatnt sèche et dure, c’est le moment de peindre et patiner la roche avant de passer à la pose de la végétation.

 

 

PR1a (Medium)

La première étape, si ce n’est déjà fait comme expliqué dans la partie 4, consiste à passer un jus de peinture noire fort diluée (peinture à l’eau : acrylique, gouache, …) sur les rochers tout en pulvérisant de l’eau pour faire ruisseler la teinture de haut en bas. Il faut doser le rinçage pour que de la teinture noire reste dans les fissures et anfractuosités. Le cas échéant, à l’aide d’une lame acérée, on peut créer des fissures complémentaires ou creuser de nouvelles petites anfractuosités. C’est l’oeil qui est le meilleur juge. A chaque fois, un petit coup de teinture noire suivi d’une petite rincette à l’endroit de la modification et le résultat est bien mis en évidence.

 

On laisse maintenant sécher un peu avant de passer à la suite.

Selon la roche que l’on veut représenter, on choisit les teintes adéquates : tons gris pour le calcaire ou la dolomie ; tons ocres, bruns, verts, … pour d’autres types de rochers comme le grès par exemple.

 

 

PR2 (Medium)

En ce qui concerne les rochers que j’ai choisis, soit de la roche calcaire, j’utilise différents tons de gris appliqués alors que la pâte n’est pas totalement sèche.

Je prends cependant soin de passer, en plus du noir,  un peu de jus de gouache très diluée dans les tons terre de sienne, terre de sienne brûlée, ocre, ombre naturelle, bruns,  toujours avec un petit rinçage à l’eau. Toutes ces teintures diluées se mélangent entre elles et vont se nicher dans les creux, ce qui donne en finalité un beau résultat. Il ne faut pas hésiter à faire des essais « à l’oeil », quitte à recommencer si le résultat n’est pas satisfaisant. Entre deux lavasses, on peut retoucher divers endroits avec du gris.

Il n’y a pas UNE recette, mais plutôt plusieurs car chacun procédera selon sa sensibilité, ses goûts et son talent personnels. En cas de doute, un petit coup d’oeil sur des photos de la réalité permettra souvent d’ajuster la patine.

 

PR6 (Medium)

A droite, la pâte est bien sèche et la patine est terminée tandis que sur la gauche, la pâte est encore humide et la patine est en cours. C’est une question de patience. Mais pendant que ça sèche, on peut bien sûr s’occuper d’autre chose, notamment la préparation des arbres, arbustes et buissons qui garniront la falaise.

 

PR7 (Medium)
Ici, au centre de la photo, la pâte vient d’être appliquée et n’a encore reçu aucun traitement. A droite, c’est en cours. Tout à fait à gauche, la coquille confectionnée à l’aide de serviettes plâtrées attend sa première couche de pâte.

 

Il est nécessaire de laisser sécher les lavasses appliquées successivement. Ce n’est que sur un support sec que l’on peut procéder à l’opération finale de « frottis à sec » appelée souvent « dry brushing » par les amateurs d’expressions américaines ou anglaises. Comment procéder ?

A l’aide d’un pinceau à poils durs, on trempe légèrement ceux-ci dans de la peinture blanche ou gris très clair (acrylique, gouache) et on essuie aussitôt le pinceau sur un support absorbant (carton par exemple) comme si on voulait le débarrasser de la peinture. Il en restera toujours un peu sur les poils. C’est ça le truc !

Le pinceau ainsi préparé, on passe avec légèreté ses poils sur les rochers en inclinant le pinceau assez fort. Vous verrez toutes les arêtes se mettre en évidence au fur et à mesure que vous passez les poils du pinceau dessus. A intervalles réguliers, il est nécessaire de tremper les poils dans la peinture et de répéter l’opération d’essuyage. A cet effet, le mieux est d’étaler un peu de peinture sur une planchette. Ça facilite le travail.

Cette technique est souvent appelée « mise en lumière ». Il est vrai qu’elle est assez bien connue des maquettistes, notamment ceux qui assemblent des modèles réduits militaires. En consultant leurs sites Internet ou leurs forums ou en visitant leurs expositions, ces artistes m’ont appris beaucoup de choses intéressantes !  En outre, leurs saynètes sont un vrai régal.

Après tout, il n’y a pas que le modélisme ferroviaire au monde !

J’ai dit plus haut qu’en cas de manque d’inspiration, on pouvait tout simplement regarder ce qui existe dans la réalité ; quelques photos de rochers sont donc les bienvenues. Je dis toujours que tout modéliste devrait posséder des photos des divers aspects que présente le chemin de fer : voies diverses, bâtiments, matériel roulant, ouvrages d’art, … et s’en inspirer s’il veut construire un réseau plus ou moins réaliste.

 

En ce qui concerne mes rochers, j’ai pris pour exemple des rochers qui bordent la Meuse entre Liège et Namur. Vu la hauteur des falaises, j’ai trouvé qu’ils constituaient un bon modèle pour mon réseau. Voici d’ailleurs une des photos de ces rochers.

 

Réel 1a

 

PR3 (Medium)
Pour moi, cette portion du décor de fond est terminée au niveau de la  sculpture et de la patine car elle me donne satisfaction. Une bonne partie sera recouverte de végétation de sorte que beaucoup d’anfractuosités se verront cachées, mais je prendrai soin de les laisser deviner en aérant les broussailles et buissons. Mais j’anticipe en parlant de végétation. Chaque chose en son temps, donc!

 

6 commentaires

  1. Tout à fait remarquables vos rochers, cher Monsieur. Je sens que je vais passer du temps à fouiller votre « blog » et avec passion. Mes félicitations en attendant d’autres commentaires.
    D’ailleurs en voilà un autre, plus terre à terre : Qui en italien s’écrit chi : Chi va piano etc… mais se prononce de la même façon.
    Bravo en tout cas et à plus tard, si cela ne vous ennuie pas.

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  2. Remarquables vos rochers ; bien mieux que ce que propose J.P. Laurent qui est déjà un champion. Vraiment et sincèrement, bravo. Je sens que je vais éplucher votre « blog » avec minutie et y pécher des tas d’idées. Un petit détail : en italien le « qui » s’écrit « chi » même s’il se prononce de la même manière : Chi va piano…
    J.C. Godaert (ing.ind. à la retraite)

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  3. Un grand merci pour votre appréciation qui m’encourage à continuer ce blog.
    J’ai corrigé la faute d’orthographe en italien et je vous remercie de me l’avoir signalée.

    André Saenen (tout comme vous, Ing.ind. retraité !).

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  4. bonjour tout d’abord je voulais vous féliciter car vous faites du très beau travail !! 🙂 je fait aussi des faux rocher en mortier armé avec finition enduit sculpté et j’ai un problème avec les patines et les teintes… je cherche à garder un effet mouillé sur mes rochers mais dès qu’ils sèches les couleurs s’estompe et deviennent fades… des que je les remouille les couleurs et effets redeviennent comme je le désire. avec vous le secret ?? :-)) merci d’avance

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  5. Bonjour,
    Je ne vois qu’une solution : appliquer une couche de vernis brillant en bombe.
    N’ayant jamais cherché à obtenir de rochers humides, je suis désolé de ne pouvoir vous en dire plus.

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